Suffit de demander ? 

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Crédit : Lysander Yuen pour Unsplash

Mes chères et chers Équilibristes,

Vous avez remarqué comme il y a une journée mondiale pour quasiment tout maintenant ?

(Cette lettre est souvent un prétexte pour chercher des infos, c’est génial. C’est comme ça que j’ai découvert que le 10 février est la journée internationale des légumineuses, le 3 juin la journée mondiale de la bicyclette, et, ma préférée, la journée mondiale du steel pan le 11 août – un instrument merveilleux que vous reconnaîtrez très vite en cliquant sur le lien – ça devrait vous donner le sourire).

Trêve de blague, la journée mondiale dont j’avais envie de vous parler est beaucoup plus sérieuse et en lien avec les sujets qui nous occupent ici.

Vous le savez sûrement, ce 18 septembre a eu lieu la journée internationale de l’égalité de rémunération

C’est un sujet qui me passionne - au-delà de son importance dans l’égalité tout court, le sujet de la négociation, en particulier de salaire, est un sujet aussi débattu que difficile à appréhender par beaucoup. Selon un sondage OpinionWay, 48% des femmes n’osent pas demander une augmentation (vs 28% d’hommes – ce qui est nettement moins, mais quand même significatif). 

J’ai plusieurs souvenirs forts de négo : le premier, en prenant un nouveau poste dans une nouvelle société. Je me souviens des encouragements de mon père – « tu dois négocier, par principe ». Un conseil sage, une chance pour moi. J’ai tremblé, mais j’ai demandé, et j’ai obtenu un peu plus que l’offre de départ. 

Deuxième souvenir : de retour de congé maternité, on me propose une grosse promotion. Management, déplacements nombreux, contexte complexe à bien des égards. Tout ça pour… un salaire 5% plus élevé. Je me souviens de la sensation physique que j’ai ressentie quand on m’a annoncé le salaire : comme un coup de poing dans le ventre. Je me souviens de la colère qui m’a saisie, de la soirée à relire Lean In de Sheryl Sandberg, pour affuter mes arguments, et de l’assurance avec laquelle je suis allée demander un salaire à ma juste valeur (pour reprendre la si juste expression d’Insaff El Hassini). J’ai obtenu ce que je voulais et c’était réglé dans la journée. 

Ce que j’ai conclu de cette deuxième situation : personne n’avait pris le temps de se poser sur mon cas parce que la question de mon salaire était tout en bas de la liste des problèmes à gérer. Clairement, j’étais motivée pour prendre le poste. Le fameux « sur un malentendu, ça peut passer ». Pas d’intention de nuire, juste pas le temps de s’y pencher. Mon insistance à transformer le sujet en « caillou dans la chaussure », donc en priorité à traiter, m’a permis d’obtenir ce que je méritais. Est-ce que c’était confortable ? Pas vraiment. Est-ce que j’étais déterminée ? Oh que oui. Le traitement du sujet est ensuite allé vite parce que ce que je demandais était juste, et que le sujet était beaucoup plus prioritaire qu’ils ne l’avaient initialement évalué : il n’était pas juste question de mon salaire, mais de stabiliser une équipe clé pour les projets stratégiques de l’entreprise. Win-win, comme on dit.

Question pour vous, en situation de négocier : quel inconfort êtes-vous prêt·e à traverser pour défendre ce qui vous semble juste ?

Question pour vous, en situation de manager : quels sont les sujets en bas de la pile de priorités, alors qu’ils devraient être en haut ?

Le lien entre la négo et nos sujets d’équilibristes ? Ils sont nombreux : l’impact des choix de carrière, de la maternité, sur l’évolution de la rémunération et des revenus sont documentés. On a parlé d’argent, de négociation, d’investissement dans plusieurs épisodes des Équilibristes : 

Et j’ai récemment découvert l’association « Don’t wait for 2082 » présidée par Elise Bordet (en référence à l’année à laquelle nous atteindrons la parité salariale en France au rythme où cela progresse actuellement), qui propose aussi des formations et initiations innovantes à la négo.

Vous avez l’embarras du choix pour vous informer, vous former, et agir.

Fait intéressant pour conclure : selon le sondage OpinionWay, 79% des personnes ayant négocié ont obtenu gain de cause, 89% dans le cas de prise de responsabilités. 

Parfois, « il suffit » de demander.

Take care !

Sandra 

Dernières contributions pour Welcome to the Jungle 

Dans mon dernier article pour Welcome to the Jungle, je me suis posée une question de saison de rentrée : et si la question de « l’équilibre » des temps de vie se posait dès l’école ?

J’ai également contribué à un article sur un sujet qui me tient à cœur : le rôle et l’impact des managers dans la gestion de l’équilibre des temps de vie de leur équipe. C’est un sujet sur lequel j’interviens régulièrement chez des clients, dans des industries et contextes très variés. Si c’est un sujet qui se pose pour vous, parlons-en !

Mon travail dans Marie Claire !

Dans le Marie Claire du mois d’octobre 2023, en kiosque maintenant, j’ai répondu aux questions de Géraldine Dormoy-Tungate au sujet des femmes qui reprennent leurs études après 40 ans. Certaines de mes clientes en coaching ont franchi le pas, pour d’autres c’est un rêve, voire un projet à moyen terme. Et pour vous ?

(Et pensée pour ma maman, qui a fait ce courageux choix-là au début des années 90, jonglant entre les amphis et ses deux petites filles)

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