Joyeuse expérimentation

Crédit : Deepmind pour Unsplash

Mes chères et chers Équilibristes,

J’adore préparer mes interviews pour le podcast, parce que ça me permet d’aller chercher ce que mes invité·es ont « mis au monde » comme idées, comme projets. J’aime ce moment où je me plonge dans leur univers, pour trouver les fils à tirer et vous apporter matière à réflexion et à action.

En préparant une interview à venir prochainement, j’ai été très sensible au discours de ma future invitée dans un autre podcast. Elle y prônait l’expérimentation pour les managers, en rappelant à quel point la matière humaine était mouvante par définition. Sa manière d’en parler était joyeuse, et on sentait son plaisir à travailler dans cette idée que ce qu’elle tentait, ce que ses équipes tentaient, pourrait ne par marcher. 

(Je ne veux pas spoiler ce prochain épisode, mais je vous donnerai le nom de ma future invitée et le lien de ce podcast dans une prochaine lettre, c’est promis).

Si j’ai été autant touchée de l’entendre parler de sa manière de mener ses équipes, c’est parce que ce type de discours est rare.

On a beau parler de vulnérabilité et de droit à l’erreur, et de plus en plus, la réalité dans les organisations n’y est pas toujours propice.

Ne soyons pas naïfs : bien sûr que cette façon de faire nécessite une culture favorable, où la sécurité psychologique n’est pas seulement clamée mais incarnée, où la prise de risque est encouragée et l’erreur ou l’échec tolérés (oserai-je dire célébrés ?). L’autorisation, explicite ou implicite, est essentielle.

Mais au-delà de la sphère professionnelle, qu’en est-il de nos vies au sens large ? Comment nous autorisons-nous à expérimenter, en particulier sur ces sujets « d’équilibre des temps de vie » ? (J’ai de plus en plus de mal à employer cette expression… il va falloir faire quelque chose).

Je vais le dire franchement : j’en ai ras le bol des hacks. Partout, en particulier en cette période de rentrée scolaire, des promesses de recettes, de formules, de raccourcis qui permettraient magiquement de trouver LA solution pour se sentir bien, partout, et tout le temps. C’est si tentant. Si réconfortant. Il paraît que les objets de mails qui ont le plus de chance d’être ouverts sont ceux qui commencent par « 5 astuces pour… » ou « 3 étapes pour… ».

Vous n’êtes bien sûr pas dupes, mais au-delà de la promesse, il y a ce sous-entendu que si ça ne roule pas, c’est que vous faites quelque chose mal. Que vous ne faites pas assez d’efforts. Que vous avez loupé quelque chose.

Tout ça est à renverser.

Et si le tâtonnement et l’erreur étaient la norme ? L’inconfort et la réparation ? Et si on célébrait la patience plutôt que la vitesse ? Et surtout, et si tout cela était joyeux ?

Le plaisir d’« y arriver » (quelque que soit le « y » et le « arriver ») est tellement plus intense quand on sait ce qu’on a essuyé, vous ne trouvez pas ?

Derrière tout cela, deux compétences en particulier mériteraient plus d’attention et de soin : l’adaptabilité, et le développement du pouvoir d’agir.

L’adaptabilité, en embrassant cette idée que tout évolue, y compris nous, et que nous avons des ressources à mobiliser face à des situations souvent complexes. C’est le propos d’Asma Ghaffari, invitée du podcast et co-fondatrice de la méthode d’accompagnement professionnel Primaveras, dans un article qu’elle a récemment publié.

Et très lié à cela, le développement du pouvoir d’agir, qui nous invite à nous sentir acteurs de nos vies et des collectifs dont nous faisons partie en « soutenant le développement du pouvoir d’agir des individus, créant les conditions pour que les gens puissent retrouver leurs rôles d’acteurs » pour citer Yann Le Bossé - cette vidéo vous en dira plus (merci Laure-Hélène pour la découverte !).

Sortir du sentiment qu’on est bloqué·e, sans céder à la tentation de la recette, toujours décevante.

Qu’est-ce que tout cela vous évoque ?

Take care mes équilibristes !

Sandra

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