Quick fix
📸 Artur Kornakov pour Unsplash
Mes chères et chers Équilibristes,
La semaine dernière, alors que j’animais une formation pour des managers sur l’art d’allier exigence & bienveillance, ça m’a encore frappée : j’exerce un métier qui frustre.
Les managers que je forme, les personnes que je coache* : ils et elles sont à la recherche de réponses, de solutions, et repartent souvent avec des questions. Ces questions les aident, in fine, à trouver les réponses, leurs réponses. Mais cela prend parfois du temps, et n’a rien d’un remède miracle.
Cette recherche de réponses, je l’ai retrouvée dans le roman Wellness de Nathan Hill (Bien-être, édité chez Gallimard en français). Il y a des passages hilarants où l’on suit les névroses en spirale de la personnage principale Elizabeth, quarantenaire en quête d’optimisation de soi… (et des autres ! c’est tellement mieux quand c’est eux qui changent 😉). De longs monologues internes sont ponctués de citations d’études scientifiques qu’elle utilise pour justifier les comportements de son enfant, ses tentatives d’y répondre, les potentielles conséquences de ce qu’elle fait ou ne fait pas, jusqu’à en arriver à la conclusion que si son fils mange si difficilement, c’est de sa faute, parce qu’elle ne l’a pas allaité.
Bah oui, si les études le disent.
De la même manière, elle pense qu’en suivant à la lettre ce que disent les études au sujet de son alimentation, sa vie de couple, son attitude face à toutes les autres dimensions de sa vie, alors tout sera comme ça devrait être : simple, fluide. Optimisé. La meilleure version. Et pourtant, malgré tous ses efforts…
Ce roman dit tant de notre époque, et certainement de notre condition humaine tout court : notre recherche de « quick fixes », de « tips », de « hacks », de « dis-moi-vite-comment-échapper-à-cette-situation-inconfortable-pour-que-je-puisse-vivre-le-même-état-de-contentement-que-tous-ceux-qui-m’entourent-pour-qui-tout-semble-plus-simple ».
Je travaille dans un domaine où faire des promesses est bien audacieux : l’accompagnement humain en coaching vise à atteindre une plus grande… une plus grande quoi ? Sérénité ? Confiance ? Liberté ?
Je ne sais pas, c’est à chacun d’y mettre son intention.
Ce que je crois pouvoir affirmer, c’est que le coaching aide à mieux vivre avec les paradoxes. Ceux qui sont inhérents à notre condition humaine, à nos désirs ambivalents, parfois contradictoires.
A nos enjeux, qui se télescopent.
A mettre un peu plus de « & » à la place de nos « ou ». Toujours.
Il apprend aussi à pardonner / se pardonner / se faire pardonner quand on se trompe, et donc à remonter plus vite en selle pour essayer autrement.
Dans tout cela, il y a parfois des outils qui aident. Pas des recettes magiques, plutôt des pistes de réflexion bien posées. Si vous managez, lisez jusqu’en dessous, je partage avec vous une ressource que je trouve vraiment bien faite.
Je conclus sur le dernier épisode des Équilibristes, dans lequel je reçois Catherine Barba, qui a écrit la préface de En Équilibre, publié La bible des Indépendants (que je vous conseille ++ même si vous n’êtes pas indépendant), et m’inspire depuis de nombreuses années. Nous avons parlé de réseaux (les vrais, ceux qui se construisent dans la durée), d'oser demander de l'aide, et de faire de nos singularités des leviers plutôt que des freins. À écouter si vous aimez les conversations denses et lumineuses.
A vous tous – à nos joyeux tâtonnements,
Sandra
* Ce sont des postures d’accompagnement très différentes.
Cadrer & prendre soin
Manager, c’est jongler chaque jour avec des paradoxes :
cadrer & favoriser l’autonomie,
donner une direction & accompagner le changement,
dire non & prendre soin.
En voici un autre :
70 % de l’engagement des équipes est attribué aux managers¹ alors qu’ils sont cités en parallèle comme première cause de départ par un salarié sur trois².
Les équipes de Lucca, mon partenaire sur cette édition de newsletter, ont créé un guide pratique autour de ces paradoxes : une partie sur le managerial care (exiger & prendre soin), une autre sur le managerial drive (donner de l'élan & ne pas épuiser). Beaucoup de mes clients managent sans jamais avoir été formés à ce rôle – ces guides donnent justement ces réflexes de base qui font souvent défaut. Pas de recette magique ici non plus, mais de solides repères pour mieux tenir ces "&" au quotidien. Ces guides très bien faits sont à télécharger gratuitement ici.
¹ State of the Global Workplace 2024, Gallup
²Etude OpinionWay 2024
Oser, créer et tisser des liens avec
Catherine Barba
Dans cet épisode, je reçois Catherine Barba, entrepreneure visionnaire surnommée la « marraine du web ». Cofondatrice avec Carine Malaussena et Charlotte de Charentenay d'Envi, l'école des indépendants, et autrice de « La bible des indépendants », Catherine accompagne celles et ceux qui souhaitent inventer leur propre chemin professionnel dans un monde où les carrières linéaires se raréfient.
Elle est aussi une figure inspirante pour moi depuis de nombreuses années : notre lien se nourrit de cette même curiosité pour l’avenir et de la conviction qu’on peut bâtir des ponts entre les mondes.
Avec Catherine, nous revenons sur son parcours atypique, des études littéraires à son rôle de pionnière de l’innovation digitale, et sur le fil conducteur de sa vie professionnelle : l’envie constante de transformer, d’innover, d’anticiper ce qui vient.
Nous explorons ensemble des thèmes qui résonnent profondément avec notre époque :
– L’avenir du travail : pourquoi il n’y a plus de parcours tout tracé, et comment développer un « mindset de faiseur » utile à la fois aux indépendants et aux salariés.
– Oser demander de l’aide : un acte souvent vécu comme humiliant, mais qui, selon Catherine, est au contraire une marque de courage et d’ouverture, indispensable pour ne pas s’isoler et pour encourager la créativité dans les équipes.
– Le réseau : loin des clichés d’opportunisme ou de superficialité, Catherine en parle comme d’une somme de liens sincères, construits dans la durée, où la curiosité et l’attention à l’autre priment sur l’auto-promotion.
– L’écologie personnelle : comment elle préserve son énergie et nourrit sa foi en l’avenir grâce à son tempérament, son éducation, sa spiritualité, et ce mélange singulier entre pragmatisme et inspiration littéraire.
– La comparaison et l’inspiration : transformer l’envie ou la jalousie en gratitude et en moteurs de croissance.
– L’espérance comme principe d’action : construire dès aujourd’hui le monde auquel on aspire, plutôt que d’attendre qu’il advienne.
Nous évoquons aussi son expérience aux États-Unis, où elle a gagné en réalisme ce qu’elle a perdu en illusion, et ce qu’elle en a retiré sur le plan relationnel et professionnel.
Un échange dense et lumineux sur la curiosité, le courage de l’inconfort, la qualité des liens, et la manière de faire de nos singularités des leviers d’action.
Bonne écoute !
Sandra