Assertivité (et ceux qu'on n'y envoie pas)
📸 Dawn Kim pour Unsplash
Mes chères et chers Équilibristes,
Il y a une dizaine d’années, j’ai eu une grande chance : mon employeur m’a financé une formation à l’assertivité, cette "capacité à s'exprimer, à défendre ses droits, son opinion, sans empiéter sur ceux des autres".
Sur le coup, je ne l’ai pas vécu comme une chance : je vivais des situations très complexes dans mon rôle de manager, je croulais sous les urgences business et de recrutement, et je ne voyais pas comment je pouvais me permettre de m’absenter trois jours pour aller me former. J’avais l’impression qu’on « m’envoyait » en formation.
Surtout, j’avais l’impression qu’on n’adressait pas les problèmes où ils se situaient réellement : plus facile de financer une formation pour que « j’apprenne à me défendre », que d’adresser les problématiques complexes à l’origine des situations qui me mettaient en difficulté.
Ces dernières années, et semaines en particulier, j’ai eu l’opportunité d’affiner ma perspective et cette vision.
Je suis intervenue chez plusieurs clients sur des thématiques allant du recueil de besoins pour animer un réseau de femmes, à l’assertivité, jusqu'au fait de mener des conversations difficiles dans des environnements à hauts enjeux politiques.
A chaque fois, j’ai vu la même chose : les personnes disant vouloir développer leur assertivité étaient des personnes qui avaient à cœur de prendre soin de la relation. Elles voulaient apprendre à faire passer leurs idées, à défendre leur travail, leur temps, sans agresser ou empiéter sur l’intégrité de l’autre.
Même les personnes (et je fais bien attention de dire « les personnes » - femmes et hommes étaient concernés) qui se sentaient agressives avaient en réalité un mode de communication passif : plein de « désolé », « j’aimerais juste », etc…
On a travaillé sur le fond et la forme, et j’avais l’impression de faire avec elles et eux un travail de rééducation, de la même manière que l’on travaille la posture chez le kiné : affiner une perception plus juste de la manière dont on communique, en se servant du miroir que représente l’autre. Comment reçois-tu ce mail ? Si je formule les choses ainsi, est-ce que c’est assez ferme & respectueux ?
Une chose m’a frappée, comme un écho à mon vécu d’il y a dix ans : je n’ai encore jamais vu en formation à l’assertivité une personne dont le comportement et les propos sont vécus comme agressifs par les autres.
Travailler sur son assertivité vise justement à cela : dire les choses sans détour, animé par un profond respect pour soi et son message & son interlocuteur. Ne pas utiliser l’agressivité, la passivité, ni la manipulation, qui trahissent un des principes de base de respect.
Dans une époque où les campagnes pour inciter au respect de l’autre pullulent, le message de cette lettre est celui-ci : l’assertivité est une qualité essentielle, que nous avons toutes et tous intérêt à développer. Le bien-vivre et bien-travailler ensemble passent par là, et ils se jouent à l’échelle de nos collectifs de travail, tout autant que dans nos villes, nos foyers, nos couples, et notre pays.
Ayons le courage (au niveau de l’organisation, du leadership), d’« envoyer » aussi en formation assertivité des personnes qui communiquent essentiellement par l’agressivité. Offrons-leur cette chance d’apprendre à faire autrement, à faire mieux.
A nos relations pleines d'assertivité,
Sandra
PS : j’ai encore plein d’idées reçues à dégommer sur l’assertivité, à commencer par celle qu’elle est incompatible avec le fait de montrer de l’émotion. Je vous en reparlerai dans une prochaine lettre.
Dans les coulisses de Conscious Cultures
Ces dernières semaines ont été d'une grande richesse :
démarrage de la formidable promo 5 du programme Conscious Ambitions,
démarrage d’un accompagnement pour un réseau de femmes dans l’aviation que j’ai l’honneur de co-concevoir et animer,
nombreux ateliers sur la communication sereine / l’assertivité,
nouveaux clients en coaching individuel,
interventions autour de mon livre En Équilibre (sur BSmart, bientôt sur Mieux TV, et au salon Préventica à Bordeaux, pour parler de la dimension collective du sujet de l’équilibre – vous pouvez voir le replay ici).
Vous l’aurez compris, mon travail tourne autour de cette thématique centrale : comment mieux travailler, ensemble, pour « vivre bien », et comment lier accompagnements individuels et collectifs pour y parvenir.
Je démarre en novembre une formation au coaching systémique, pour approfondir mon expertise en accompagnement des équipes et de leurs dynamiques. Certaine que vous en entendrez parler dans mes lettres.
Et en parallèle, je prépare 2026, avec de gros changements et nouveautés qui m’enthousiasment beaucoup. J’ai hâte de vous en parler.
Pour échanger sur vos projets, et imaginer comment travailler ensemble en 2026, vous pouvez simplement répondre à cet email (sandra@conscious-cultures.com).