D’un autre temps
Mes chères et chers Équilibristes,
Il y a quelques années, alors que j’étais Directrice Marketing, mes déplacements fréquents en avion m’avaient permis d’accéder à un symbole de statut respecté dans les milieux où je travaillais : le statut Gold de Flying Blue.
Je l’avoue avec un mélange de honte et d’amusement aujourd’hui : j’étais fière de ce petit badge doré accroché à ma valise.
J’avais encore du mal à m’en servir comme coupe-file (on finit tous par monter dans l’avion, et je trouvais comique, voire ridicule, l’empressement de certains à passer devant les autres en brandissant leur précieux sésame), mais j’appréciais bien la possibilité de me poser dans les salons privés des aéroports à travers le monde.
Aujourd’hui, tout ça me paraît d’un autre temps.
Un peu l’équivalent du téléphone avec le cadran rotatif de mon (votre ?) enfance que mes enfants ont découvert avec perplexité il y a peu dans une expo.
Être fière d’un badge qui dit que je prends souvent l’avion ? Quelle drôle d’idée !
Comme vous, certainement, je me demande comment agir pour que la planète dans laquelle nos enfants vivront à l’âge adulte soit la plus vivable possible. L’avion et la fréquence à laquelle on le prend sont clairement en tête des leviers d’action. Et pour en avoir discuté récemment avec beaucoup d’ami·es, de collègues, je sais que nous sommes nombreux·ses à vivre le changement de paradigme de manière forte : il va falloir renoncer à un confort insensé auquel nous nous étions habitué·es. Accepter que les déplacements et voyages prennent plus de temps. Accepter que nous ne pourrons peut-être pas visiter tous les pays qui nous faisaient rêver. Sauter dans l’avion pour un week-end, c’est d’un autre temps.
Ce n’est ni pour culpabiliser, ni pour donner des leçons – je serais bien mal placée pour le faire – que j’évoque ça. Mais bien par conscience aigüe du changement majeur qui est en cours. (Ecoutez Chaleur Humaine, le podcast du Monde qui décortique le réchauffement climatique et la manière dont nous pouvons agir. C’est très bien fait, avec des experts pointus, et le ton juste pour donner envie d’agir sans paralyser. Alarmant, parce que la situation l’est, mais pas alarmiste. La ligne est bien fine… Lire aussi la brillante chronique de Marie Eloy dans Les Echos sur la place des femmes dans les changements à venir).
L’équilibre, après tout, ce n’est certainement pas qu’une question de pro / perso.
L’équilibre du vivant.
L’équilibre des engagements.
C’est un des sujets dont nous avons parlé avec Asma Ghaffari, co-fondatrice de Primaveras, une école qui transforme le sens au travail, dans l’épisode de la semaine dernière. J’ai adoré cet échange avec Asma dans lequel nous avons abordé en vrac :
A quel moment on mobilise son courage pour commencer à faire des choix par soi-même ?
Comment on s’affranchit des attentes des autres pour tracer sa propre voie – quel que soit le moment de carrière ou de vie dans lequel on se trouve ?
Comment se libérer aussi de la pression à prendre la « bonne » décision ? (vous le savez bien, ça n’existe pas)
Pourquoi les femmes questionnent davantage leur parcours pro que les hommes (statistiques à l’appui) ?
Par où commencer quand on est en plein doute, qu’on sait ce qu’on ne veut plus mais que la suite est comme un épais brouillard (sa réponse est totalement contrintuitive !)
J’ai reçu beaucoup de témoignages de personnes touchées par la parole d’Asma, qui s’y sont reconnus. Allez l’écouter, que vous soyez en plein questionnement professionnel ou que vous l’ayez été.
Enfin, je vous avais promis de vous parler de la structure du programme « En même temps » dont j’ai commencé à vous parler dans la dernière lettre. « En même temps », c’est le programme de coaching de groupe que je lance pour faire rimer ambition pro et ambition perso. Ça commence mi-septembre, ça dure 20 semaines, et c’est ouvert à un groupe de 12 personnes max.
La structure, c’est la métaphore de l’équilibre :
Vous voulez en savoir plus ?
J’ai ouvert des créneaux pour des échanges de 30 minutes pour faire connaissance, et répondre à vos questions à propos du programme.
Take care mes Equilibristes, et à très bientôt,
Sandra
Cette jolie pochette de passeport en photo, c’était le cadeau clin d’œil de Sophie, une auditrice qui m’avait entendue partager cette anecdote du statut Gold. On avait la collection de miles en commun, et Sophie m’avait confectionné cette pochette pour me l’offrir pour le lancement de Conscious Cultures. Allez voir ce qu’elle fait, son histoire est celle d’une reconversion courageuse et réussie, et son site regorge de trésors.
Et rien à voir, mais j’écoute en ce moment le magnifique album de The National « I am easy to find ». Un album, un fil continu, une histoire. Si beau, allez y jeter une oreille attentive.