Résister

Crédit : Aboodi Vesakaran pour Unsplash

Mes chères et chers Équilibristes,

J’ai eu du mal à trouver le fil de ce que je voulais vous écrire aujourd’hui. Non pas que je manquais d’idées, mais je ne voyais pas ce qui les reliait.

C’est finalement le mot « résister » qui m’est venu – il faut dire qu’il me trotte dans la tête depuis un moment, mais que la gravité de ce mot m’empêchait jusque-là de l’employer avec trop de légèreté. Dans un monde complètement fou, j’ai parfois de gros vertiges à l’idée que ce que j’écris ici puisse être hors-sol.

Résister, c’est le titre de l’excellent essai de Salomé Saqué, que je vous recommande.

Résister, c’est aussi ce qu’a fait ma grand-mère maternelle pendant la Seconde Guerre Mondiale, du haut de ses 16 ans, armée de son courage et de sa détermination bretonne.

Quel sens pour ce mot aujourd’hui ? Je me pose la question quotidiennement (avec une très forte conscience des nombreux privilèges dont je jouis, et du fait que je suis loin d’être exemplaire dans certains domaines que je vais évoquer juste après).

Ça veut dire quoi, concrètement, résister ?

On va commencer par définir à quoi il s’agit de résister.

Au repli, au rejet, à l’intolérance, à la haine.

A la bêtise, au prêt-à-penser, au jugement, et à l’abandon de l’esprit critique.

A la praticité partout, qui rend le moindre effort insupportable.

A l’agitation, à la dispersion, à l’énergie déployée contre des écrans de fumée.


Au quotidien, avec mes clients, dans ma vie, ça ressemble à :

- Résister à la tentation de ne jamais adresser la parole à ce collègue à l’avis si différent du mien & prendre le temps de l’écouter, de comprendre

- Résister au smartphone en 6ème alors que la plupart des copains en auront un & expliquer, argumenter, accepter qu’il nous en veuille un peu

- Résister aux notifications, interruptions & décider en équipe que chacune et chacun a droit à du temps de travail ininterrompu chaque jour & se discipliner en équipe pour le respecter (c’est possible, j’en ai été témoin avec des clients)

- Résister à l’appel des soldes & redécouvrir avec joie ce que l’on possède déjà

- Résister au téléphone partout & mettre des règles dans les moments entre amis & lui interdire l’accès à la chambre… en profiter pour lire avec tout ce temps récupéré (quelques recos ci-dessous)

- Résister aux visios par défaut & proposer des appels en marchant à la place (avec à chaque fois, la même réaction « ah génial, je vais faire pareil ! »)

La liste pourrait continuer longtemps – vous rajouteriez quoi vous ?

Tout cela a l’air décousu, ça ne l’est pas en réalité.

Ce n’est pas une liste d’injonctions, mais une invitation à interroger ce que nous faisons par réflexe, par défaut, et changer ce qui ne nous convient pas.

La question de fond, c’est celle du vivre-ensemble, et la manière dont nous sommes en lien : au bureau, à la maison, entre amis.

L’autre jour, une amie très proche et chère m’a dit « Il est génial l’épisode avec Tessa Melkonian. Mais pourquoi les personnes qui en auraient le plus besoin n’écoutent pas ce genre de propos ? ».

Je la comprends, et je me suis souvent dit la même chose.

J’ai envie de dire « be the change you want to see » & je vois aussi tous les jours des exemples de personnes qui s’épuisent à nager à contre-courant.

Je crois beaucoup dans le fait de reconnaître ses pairs, trouver des personnes qui ont envie de porter le même type de changement, et d’unir ses forces pour le faire. C’est de plus en plus ce à quoi je travaille, et ce à quoi je suis fière de contribuer avec Conscious Ambitions en particulier. Ce n’est que le début.

C’est quoi votre expérience à ce sujet ? Vous avez des allié·es autour de vous, dans votre environnement de travail, pour challenger le « on a toujours fait comme ça », pour porter haut les notions d’exemplarité, de respect des temps de vie, de durabilité dans les méthodes de travail ?

Répondez à cette lettre si le cœur vous en dit, ça m’intéresse vraiment d’échanger avec vous à ce sujet (et on pourra d’ailleurs le faire le 17 juillet en direct – j’y viens au 17 juillet, juste en-dessous).

Pour terminer cette lettre, j’avais envie de partager avec vous quelques belles choses du mois de juin dont je me suis dit qu’elles pourraient vous intéresser, vous inspirer :

- Une marche organisée pour une amie très proche qui se marie. Ses témoins avaient prévu tout un parcours à travers Paris, dans des parcs et coulées vertes. Cette amie apprécie les moments profonds, en tête à tête. Alors tout au long du parcours, ses amis se sont succédés pour la retrouver et marcher 20-30 minutes avec elle, avant de laisser la place au suivant. Pour moi et d’autres, qui étions à distance, nous l’avons eue au téléphone. C’était beau de réfléchir à ce que je voulais lui dire dans ces précieuses 30 minutes. C’était beau de la voir si aimée et entourée. Bravo aux témoins pour cette attention… et peut-être une idée pour vous ?

- Depuis quelques années, avec les parents (soyons honnêtes, les mamans) des amis de mon aîné, nous organisons des cagnottes pour les cadeaux d’anniversaire. Pour ces enfants qui grandissent, un grand et beau cadeau de la part de ses copains a plus de sens que plusieurs petits cadeaux vite explorés et aussi vite oubliés. Je vous parle souvent de contagions positives, je trouve que celle-ci en est un bon exemple : une maman a lancé l’idée la première et depuis, beaucoup l’ont adoptée. (Et une cliente avec qui j’en parlais m’a aussi partagé une vision contraire, disant que c’était justement le moment où ils pouvaient avoir des cadeaux qu’ils n’auraient pas autrement et qui leur font tout autant plaisir. C'est vrai aussi !)

- Rire, beaucoup rire, de ce mois de juin qui semble plus fou chaque année. Entre autres avec ce sketch (je veux pas la ramener, mais je vais quand même la ramener : j’ai eu le grand plaisir de rencontrer Philippine Delaire quelques jours avant que ce sketch ne soit publié, et il se peut que d’autres mamans présentes ce jour-là et moi ayons vidé notre sac en la rencontrant…).

- Lire. En ce moment : L’arbre-monde de Richard Powers, Méfiez-vous des femmes qui marchent de Annabel Abbs, Marcher pour décider de Chiara Kirschner, La taille de nos seins de Agnès Jaoui, et d’autres dont je vous parlerai bientôt. Je recommande tous ceux que je cite.

Pour terminer, je vous lance une invitation avant les congés d’été. Ces dernières semaines, je ne compte plus le nombre de clients qui m’ont reparlé de l’outil de la « roue de la vie » que je leur ai proposé de faire à un moment ou un autre de notre travail ensemble (c’est aussi un outil que je détaille dans mon livre En Équilibre).

Alors j’ai eu envie de vous proposer un atelier pour le faire « live », ensemble, histoire d’emporter dans vos valises un outil simple, sympa à faire, et qui pourra sacrément bien accompagner vos conversations d’été (vous savez, celles qui durent des heures, celles qui marquent, dont on se souvient des années après en se disant « c’est cette conversation qui m’a donné envie de… »).

Rdv le 17 juillet de 12h30 à 13h30 en direct sur Zoom, pour un temps d’exercice, de connexion, et de questions-réponses.

Inscrivez-vous ici.

Hâte de vous y retrouver !

A bientôt mes chères et chers équilibristes,

Sandra


Intéressé.e par Conscious Ambitions ? Rencontrons-nous !

La 4ème promotion du programme de groupe Conscious Ambitions se termine bientôt... et je prépare la 5ème, qui démarrera début octobre.

Conscious Ambitions, c'est le programme qui accompagne différemment les managers et dirigeants dans leur développement, en les aidant à concilier ambition professionnelle et équilibre personnel pour incarner un leadership plus durable.

Concrètement, c'est un programme de 20 semaines, qui vous accompagne pour acquérir de nouveaux réflexes & plonger en profondeur dans ce qui vous anime (et que vous avez envie de transmettre autour de vous).

Si vous hésitez quant à la marche d'après au travail ("beaucoup à perdre", vous dites-vous),

Si vous avancez dans votre vie tambour battant, et avez envie de changer quelque chose... sans savoir par quoi commencer,

Si vous avez envie de mener votre quotidien de leader avec plus de fluidité, de sérénité, et d'incarner un autre modèle de travail, plus durable,

Rencontrons-nous ! Ce premier appel sans engagement sert à valider, de votre côté comme du mien, que le programme est adapté à vos enjeux du moment.

Vous pouvez lire toutes les infos, et les témoignages des participants ici.

Je me réjouis de vous rencontrer !

Et je le dis et le répète : c'est un programme pour les femmes & les hommes. Ces sujets sont humains & la mixité nous enrichit !


Prioriser : comment s’y prendre quand tout presse ?

Quand tout devient prioritaire, plus rien ne l'est vraiment. Dans cet épisode, je reviens sur mon article "Manager : comment réussir à prioriser quand tout semble important", publié dans Welcome to the Jungle. Une réflexion qui résonne encore plus fort aujourd'hui, alors que l'épuisement des managers atteint des sommets.

Cette fatigue, je la retrouve partout dans mes accompagnements : quand tout devient urgent, quand le contrôle semble s'échapper, quand on finit la journée avec une to-do list plus longue qu'au matin. Sans avoir pu travailler sur le fond, sans avoir été vraiment présent pour ses équipes.

Au programme :
• La différence fondamentale entre priorité et urgence (on les confond constamment...)
• Pourquoi notre société cultive l'engrenage du "TTU" - Très Très Urgent
• Les effets délétères de ces fausses urgences sur notre bien-être et celui de nos équipes
• 3 conseils concrets pour reprendre la main sans perdre la tête

L'objectif ? Vous aider à redéfinir ce qui compte vraiment, en posant des limites claires et en questionnant cette croyance toxique selon laquelle être toujours réactif serait synonyme de performance. Parce qu'entre le stimulus et la réponse, il y a un espace. Et dans cet espace réside notre liberté de choisir.

N'hésitez pas à partager vos expériences et solutions sur LinkedIn ou en réponse à ma newsletter !

Bonne écoute,

Sandra


MERCI !

Suivant
Suivant

Trouver son « suffisamment bien »